J'arrivai sans me presser dans mon nouvelle école. Personne ne m'attendait, et rien ne m'obligeait à me dépêcher. Certains diraient que je devrais me dépêcher, peut-être même courir me mettre à l'abri. Pourquoi? Je suis la première à me poser la question! La pluie n'a jamais fait de mal à personne que je sache! Surtout que maintenant, c'était la parfaite petite bruine, à mi-chemin entre le brouillard et la véritable pluie. Je marchai lentement, les yeux fermé, un léger sourire aux lèvres, profitant simplement de ce moment de parfait silence.
J'adore la pluie. L'eau qui tombe du ciel aspire tout son, tout mouvement. On a l'impression que nos mouvements son plus lent, de même que nos réactions. Le ciel tout gris et l'atmosphère lourde, pesante, rend les gens plus sombres, plus monotones. Certains sont même plus portés à l'anxiété et à la peur, la simple crainte que le ciel ne leur tombe sur la tête. Le monde fuit l'extérieur et la pluie, préférant de loin rester au sec à l'intérieur, essayant de chasser les sombres pensées à la lueur d'un feu. Alors que moi je m'amuse follement à l'extérieur.
Très vite, la bruine se transforma en grosses goutelletes. Mon sourire s'élargit. L'eau était chaude, l'atmosphère pesante. Un orage allait bientôt éclaté. Même si j'aime la pluie, je n'aime pas avoir les cheveux mouillées. Et j'aime par dessus tout les flacs d'eau. Justement, l'eau tombée au sol formait de jolies petites mares, en plus de petits ruisseau qui descendaient le long des rues. Resserrant mon emprise sur mon parapluie, je me mis à sauter de flac d'eau en flac d'eau, en riant aux éclats. De mon rire cristallin de petite poupée de porcelaine.
Je finis par m'arrêter devant des escaliers. Relevant la tête, un grand bâtiment me faisait face. J'étais déjà arriver? Triste! Moi qui voulait encore profiter de la pluie et de l'atmosphère lourde et pesante qui s'en dégageait! Il y allait même peut-être avoir un orage bientôt! Mais bon, je commençais à fatiguer... Aussi m'assis-je donc dans les marches, les yeux fermés, sentant la pluie pénétrer mes vêtements. J'éais simplement bien, seule, profitant de mes derniers instants de liberté. Et priant pour que personne ne vienne me déranger.